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Prévisionnel financier : comment bâtir un plan de financement initial béton ?

Le plan de financement initial est une partie importante du prévisionnel financier. Cet article fournit une méthodologie pour l’élaborer.

Une fois la stratégie, le business model et le plan d’action définis, l’entreprise peut s’attacher à constituer le plan de financement initial. Il est probable que des ajustements soient à réaliser une fois le besoin initial identifié. Nous ne cesserons de le rappeler : la construction d’un plan d’affaires est un processus itératif (fait d’allers-retours). 

Rentrons dans le vif du sujet!

Plusieurs dépenses sont engagées lors de la constitution de l’entreprise : 

  • Les investissements dans l’outil de production (fonds de commerce et frais afférents, droit au bail, achat de terrains, bâtiments, travaux, machines, véhicules, matériel informatique…), 
  • Le Besoin en fonds de roulement (BFR), 
  • Les Frais de constitution (Honoraires business plan, statuts, frais de publication d’annonces dans un journal d’annonce légal, frais de greffe…) 

Ces dépenses sont couvertes par des financements tels que:  

  • Les apports des associés (capital, compte courant d’associé), 
  • Les emprunts bancaires,  
  • Le crowdfunding, 
  • Les subventions d’investissement, 
  • Les aides. 

Ces deux composantes fonctionnent comme une balance à équilibrer. La différence constitue la trésorerie de départ de l’entreprise. 

A) COMMENT ESTIMER LES DÉPENSES INITIALES 

Dans un premier temps, nous vous recommandons de lister l’ensemble des investissements nécessaires au lancement de votre business. Gardez à l’esprit que cette projection n’est jamais définitive. Vous pourrez toujours ajuster vos investissements en fonction de vos capacités de financement (qui ne sont pas illimités).  

1. Les investissements  

Quels sont les investissements nécessaires (immobilisations destinées à être utilisées durablement dans l’entreprise pour les besoins de l’activité) ?  

Répondez à cette question en dressant la liste des investissements nécessaires. 

Exemple :

Un commerce de proximité sera souvent concerné par le rachat d’un fonds de commerce ou d’un droit au bail.  Une activité artisanale nécessite le plus souvent l’achat de matériel et d’outillage. Les activités de transport de type taxi (achat d’une licence à prévoir également dans les investissements) ou VTC nécessitent l’utilisation de véhicules.  

La plupart du temps du mobilier et du matériel informatique (un ordinateur, une imprimante, un scanner…) et du mobilier seront nécessaire pour la gestion administrative.  

Systématiquement, les prix devront être décomposés en montants HT et TTC. Bien que la TVA ne soit pas à la charge de l’entreprise, celle-ci est tout de même avancée lors du paiement TTC au fournisseur. C’est seulement un mois plus tard (au plus tôt) que la TVA sera restituée ou imputée sur la TVA collectée. Ce décalage doit être pris en compte dans le plan de trésorerie. 

Nous vous conseillons de compléter un tableau comme suit afin de lister vos investissements. Les montants estimés devront être appuyés par des devis ou des captures d’écran de tarifs publics ou encore de capture d’écran d’annonces (vente de FDC…) :  

Désignation FournisseurMontant HTTVATTC
Ordinateur
HP600120720
BureauIKEA580116696
TOTAL11802361416
INVESTISSEMENTS

Conservez tous les justificatifs à l’appui de vos tableaux financiers. La banque vous demandera très probablement de lui fournir les devis

2. Le BFR 

Quel est le besoin en fonds de roulement initial ? Il est égal aux stocks et au décalage récurrent entre les décaissements fournisseurs et les encaissements clients ( on peut l’estimer en nombre de jours de chiffre d’affaires). 

Prenons un exemple pour illustrer ce qu’est le BFR.  

Prenons l’exemple d’un E-commerçant. Afin de démarrer son activité avec un stock suffisant pour couvrir les commandes à venir, il sera parfois nécessaire d’acheter un stock conséquent. Ce stock devra être payé cash (surtout pour une première commande auprès du fabricant des produits concernés). Par ailleurs, le plus souvent, les dettes fournisseurs sont payées avant l’encaissement des créances clients. Tout ceci contribue à générer ce que l’on appelle le besoin en fonds de roulement. Il s’agit du besoin de trésorerie nécessaire pour financer le décalage entre les décaissements précoces et les encaissements plus tardifs ou insuffisants pour les couvrir. 

Certaines activités comme la restauration génèrent plutôt un BFR négatif, c’est-à-dire, un excédent en fonds de roulement. 

Bien sûr, ce besoin en fonds de roulement évolue à la hausse (augmentation du besoin) ou à la baisse (diminution du besoin) en fonction de l’évolution du niveau d’activité. 

En sus de ce besoin, il faudra couvrir les pertes éventuelles générées au cours des premiers mois d’activité (frais de publicité, salariés, assurances, loyers…). Ce n’est pas du BFR mais uniquement de la destruction de valeur (temporaire on l’espère 😉).

3. Les frais de constitution 

Quels sont les frais à payer pour constituer la société ?  

  • Les honoraires liés au business plan,
  • Les honoraires juridiques (statuts, pacte d’associés…) et frais de formalités (journal d’annonce légale, frais de greffe)

Les conseils concernés sont : consultant en création d’entreprise, Expert-comptable, Avocat, Notaire…  Là encore, il est nécessaire de demander des devis pour estimer le plus précisément possible les frais à engager.  

Une fois la liste dressée, c’est la sueur froide ! Pas de panique même si vous ne disposez pas de l’apport intégral et même si vous disposez moins de la moitié, le financement sera tout à fait envisageable.  Pour ce faire, nous pouvons nous adresser aux banques afin de souscrire un prêt. 

Il est également possible de s’adresser à la famille, à des amis pour obtenir une aide financière qui pourra prendre plusieurs formes (entrée au capital, dons…).  Cela nous amène à évoquer les modalités de financement des dépenses identifiées ci-avant. 

B) COMMENT FINANCER LES BESOINS INITIAUX ? 

Le plus souvent, les sources de financement sont multiples.  

1. Les apports des associés 

L’engagement et la prise de risque des associés ou du chef d’entreprise sont matérialisés par l’apport personnel (Ces apports seront ventilés entre apports en capital et apports en compte courant d’associés).  

Selon le métier de l’entreprise et ses ambitions initiales, l’apport nécessaire sera plus ou moins conséquent. Par exemple, créer un restaurant (sauf cas particulier des Dark Kitchen) nécessitera un apport plus conséquent qu’un consultant souhaitant travailler depuis son domicile. 

2. Le financement bancaire 

Pas de panique, une bonne partie du besoin peut être financé par emprunt bancaire. Mais cet emprunt est conditionné au profil des porteurs de projet, de leurs compétences, de leur dynamisme, de leur capacité à s’entourer et de la cohérence de leur business plan (et notamment des prévisions financières qu’il comprend). 

La banque va entres autres, regarder la capacité de l’activité à générer des flux de trésorerie positifs en mesure de couvrir les échéances d’emprunt. 

3. Les réseaux d’accompagnement et les prêts d’honneur 

Des réseaux d’accompagnement tels que l’ADIE, France initiative, Réseau entreprendre… peuvent participer au financement avec des prêts d’honneurs (taux 0) et en se portant caution auprès des banques. Nous reviendrons sur les modalités de cautionnement dans un prochain article.  

4. Le recours au Crowdfunding 

Le crowdfunding peut prendre plusieurs formes :  

  • Les dons avec ou sans contrepartie 
  • Les prêts à rembourser avec des intérêts autour de 7/8% 
  • L’apport en capital

Les plus connus sont Leetchi, KissKissBankBank, Gofundme, Ulule,  

5. Subventions d’investissements 

Bourse French tech pour l’innovation. 

Des subventions d’investissement sont également proposées par les régions.  

Ci-après le site pour la Région Rhone-Alpes-Auvergne 

Avant de vous présenter devant les banques et organismes d’accompagnement, nous vous recommandons de prendre attache avec un Expert-comptable. Il pourra d’une part vous recommander des interlocuteurs et d’autre part, vous éviter de perdre en crédibilité en vous présentant la fleur au fusil. 

Une fois tous les éléments cités, il ne reste plus qu’à mettre en forme le plan de financement de la manière suivante :  

Tableau plan de financement
mise en forme du plan de financement

L’ensemble constitué des apports des associés, des subventions d’investissement et du prêt d’honneur doit représenter au minimum entre 25% et 30% du financement global. Les banques ne souhaitent pas assumer la totalité du risque. Et c’est bien compréhensible. Les apports personnels démontrent que les protagonistes croient en leur projet et sont prêt à assumer des pertes financières. 

Nos conseils :  

Faites-vous accompagner dans la construction de votre projet. Un regard extérieur vous sera très utile pour lever la tête du guidon. Un prévisionnel financier réaliste conditionne grandement la réussite de votre projet d’entreprise. 

Une fois ces prévisions validées, vous pourrez passer à la partie exploitation. Pour ce faire, une suite d’articles est consacrée aux modalités d’établissement du compte de résultat prévisionnel. 

Lecteurs, n’hésitez pas à nous faire parvenir vos commentaires et/ou questions sur cet article. Cela nous permettra de vous apporter encore plus de valeur et de conseils. 😊

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